Le bison est un grand bovidé ruminant dont il existe deux espèces vivantes : celle d'Amérique du Nord (Bison bison) et celle d'Europe (Bison bonasus). La première vit essentiellement dans les grandes plaines nord-américaines tandis que la seconde est forestière.
Morphologie
- longueur du corps : 2 à 3,5 m
- longueur des cornes : latérales, 40 cm
- hauteur au garrot : 1,5 à 2 m
- poids adulte : 500-600 kg pour les femelles, 800-1100 kg pour les mâles.
Physiologie
- maturité sexuelle : 2 1/2
- gestation : 9 mois
- nombre de jeunes / portée : 1
- nombre de portées / an : 1, période de rut en juillet-août, mises-bas en avril-mai
- longévité plus de 20 ans
Régime alimentaire
Le bison est un herbivore
Histoire
Le bison était un animal essentiel pour de nombreuses cultures amérindiennes. L'économie des Indiens des Grandes Plaines
était largement basée sur la chasse de cet animal, qui vivait en
immenses troupeaux itinérants. Avant l'arrivée des Européens en
Amérique, on comptait encore 50 à 70 millions de bisons d'Amérique du
Nord, vivant et migrant sur les plaines herbeuses du Mexique au Canada. Ces troupeaux ont été décimé à la fin du XIXe siècle au point de menacer la survie de l'espèce.
Les bisons ont failli être exterminés avec la conquête de l'Ouest et
la construction du chemin de fer (vers 1870-1880). Un seul chasseur
pouvait alors tuer plusieurs centaines de bisons par jour. L'un de ces
chasseurs en aurait tué environ 20 000 à lui-seul et dans la décennie
qui a suivi 1873, il y avait plusieurs centaines de ces chasseurs
commerciaux, peut être plus d'un millier. Ces chasseurs travaillaient
souvent en équipe de deux, suivis par de nombreux dépeceurs, convoyeurs
et assistants payés pour recharger et entretenir les armes ou récupérer
le plomb dans les cadavres, pour le refondre et en faire de nouvelles
balles. Lors des meilleures chasses, ils devaient utiliser plusieurs
fusils et parfois utiliser de l'eau ou les tremper dans la neige pour
les refroidir plus vite.
À cette époque, le massacre des bisons fut une entreprise économique
stratégiquement organisée et conduite à très grande échelle, pour trois
grandes raisons :
- des raisons commerciales ;
Le commerce des fourrures (manteaux, tapis, peaux décoratives, etc.) et des peaux (ceintures, robes, etc.) était très actif, plus que celui de la viande,
souvent abandonnée sur le terrain. Une partie de la production était
exportée vers l'Europe.
On vendait aussi des amendements agricoles riches en calcium
et oligo-éléments (phosphore, potassium, etc.) produits en brûlant des
squelettes de bisons tués par les chasseurs et abandonnés dans la
prairie.
- des raisons de sécurité ;
Les bisons étaient abattus le long des voies ferrées parce qu'on
craignait les collisions de bisons avec les locomotives et parce que
des troupeaux importants de bisons pouvaient, en hiver, profiter des
coupes rases faites dans les forêts pour faire passer les trains,
risquant de bloquer certains trains des jours entiers.
- des raisons politiques ;
Faire disparaître les bisons, c'était affamer les tribus amérindiennes
qui gênaient l'expansion coloniale et agricole dans ces régions, et les
priver des peaux, tendons, os, etc. qui leurs étaient vitaux.
Buffalo Bill (William Frederick Cody) fut un des plus chasseurs blancs les plus réputés de bisons.
Cette chasse effrénée à la fin du XIXe siècle, ajoutée aux épidémies de brucellose importée d'Europe, a failli mener à la disparition complète de cette espèce ; alors qu'aux débuts de la conquête de l'Ouest, on pouvait trouver des troupeaux
de centaines de milliers de têtes (environ 50 millions), vers
1890-1900, il ne restait que 800 bisons environ. Alors que les grands
troupeaux disparaissaient, des propositions visant à protéger les
bisons ont été faites, entre autres par Cody, bien placé pour mesurer
les impacts de la pression de chasse et de la surexploitation
évidente de l'espèce (sans commune mesure avec la chasse que leur
faisaient les indiens). Ces projets se sont heurtés à l'idée que faire
disparaître le bison était un bon moyen de « pacifier » les
indiens des plaines qui entraient régulièrement ,en guerre avec les
États-Unis, et qui dépendaient totalement du bison pour leur mode de
vie.
La destruction des bisons a été combattue par un grand nombre
d'indiens des plaines, mais sans succès. Ces derniers n'ont pas pris
part à la chasse commerciale du bison.
À la fin du XIXe siècle,
quelques femmes des classes moyennes se mobilisent contre le massacre
des bisons : elles en appellent à une réaction pour sauver l'espèce, en
publiant des articles et en interpellant les hommes politiques.
En 1905, « The American Bison Society » est créée, avec pour but de protéger les survivants, et d'en développer la population.
Il y a aujourd'hui 200 à 300 000 bisons, vivant dans des zoos, des
parcs animaliers, des élevages privés (pour la viande) et des réserves
naturelles (aux É.-U. et au Canada).
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